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APPROCHE DE L'INFINIMENT PETIT PAR L'INFINIMENT GRAND : études du nombre "e"

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lundi 15 avril 2019






RECHERCHES HISTORIQUES CONCERNANT LA PERTE DU LANCASTER « HOWZAT » DANS LA NUIT DU 28 au 29 juillet 1944 près de YEVRES – Eure et Loir.
CHAPITRE 1 : LE DECORS DU DRAME
Le débarquement allié avait eu lieu le 6 juin 44 et l’avancée des forces Anglo Américaines sur le sol de France repoussait inéluctablement les forces de l’axe vers l’Allemagne. Fin juillet 44, de nombreuses grandes villes de l’OUEST de la France avaient été libérées…..quelque jours encore et ce sera le tour de CHARTRES puis de PARIS en Aout 44. L’effort de guerre Allemand restait toutefois dynamique et les alliés durent conclure à une stratégie de bombardement à outrance de TOUS les sites industriels Allemands, sans exception. Les formations Américaines assuraient des bombardements de jours hebdomadaires, les formations Anglaises étaient chargées des bombardements de nuit.
Le ciel de France était alors sillonné quasi quotidiennement par des nuées de gros quadrimoteurs lourdement chargés de bombes. Certains de leurs objectifs étaient aussi de pilonner les forces Allemandes encore présentes sur le sol de France (casernements, terrains d’aviation, gares, dépôts…sites industriels encore tenus par l’occupant.
Il n’était pas rare d’entendre le passage d’énormes formations à haute altitude, lesquelles avaient pour objectif COLOGNE, NUREMBERG ou STUTTGART (500 avions et même 1000 quelquefois) . Au sol, Le vrombissement des moteurs pouvait alors être suivi pendant plus de 10 minutes tout au long du périple ALLER , soit 1200 km vers l’objectif et les grosses formations s’étalaient / volaient à plus de 300 km/h, avions presque à touche-touche, dans un grand périmètre aérien de 30 km de long, 10 kilomètres de large et plusieurs centaines de mètres d’épaisseurs.
De jours les pilotes se voyaient et les habitants pouvaient constater les fines et interminables trainées blanches des rejets parallèles de combustion des moteurs…….de nuit il en était tout autrement, passé quelque centaines de mètres les pilotes ne se distinguaient plus les uns les autres….et, dans le noir absolu ils devaient se diriger dans le respect de la route prévue, uniquement aux instruments : le nouveau radar H2S « radar de relief au sol » équipait chaque LANCASTER et la vigilance extrême des membres de l’équipage (de 6 à 8 personnes) était de rigueur.
Dans la noirceur du brouhaha de cette terrible guerre, l’Allemagne n’était pas en reste : la LUFTWAFFE disposait d’une nouvelle arme terrible : la chasse de nuit ou « Nacht Jagd Geschwader » répartie en plusieurs GROUPES, chacun équipée de redoutables radars au sol et radars embarqués dans les avions, équipée de pilotes hors pairs. Une mobilité nécessaire pour effectuer un repli rapide et salutaire vers l’ALLEMAGNE tout en harcelant sans cesse les nuées de bombardiers Anglais était leur stratégie de base.
Le NJG2 « Nacht Jagd Geschwader 2» était un de ces groupes d’élite arrivé fraichement sur le sol de France début juin 44 (il venait des Pays Bas) et était composé de pilotes spécialisés à cette nouvelle discipline complexe qu’était la chasse de nuit, beaucoup de tendems « pilote / opérateur navigateur radio » appartenaient au TOP 10 des as de la chasse de nuit allemande. Leurs avions spécialement équipés étaient majoritairement des bimoteurs JUNKERS 88 et MESSERSHMITT 110.
Redoutables avions redoutables pilotes
En cet été 44, le NJG2 occupaient la base aérienne de CHATEAUDUN, base devenue un nid d’aigle en quelque sorte. Le chef de groupe du NJG 2 s’appelait GERHARD RATH il avait 24 ans.
Le pilote de HOWZAT s’appelait Noel STOKES, il avait 26 ans.
Cette nuit là 2 gros avions se dirigeaient l’un vers l’autre :
le LANCASTER de STOKES venait de passer à l’est de NOGENT LE ROTROU et il s’approchait de CHATEAUDUN, tandis le JUNKERS 88 de RATH rentrait à sa base – CHATEAUDUN - après avoir abattu un premier quadrimoteur dans le secteur de BRIARE / saint FARGEAU. C’était vers minuit heure anglaise …01H00 du matin heure Allemande.
Depuis le sol, personne n’avait conscience qu’un drame allait se jouer à quelque 2000 mètres d'altitude au dessus de la jolie campagne PERCHERONNE.
à suivre....
CHAPITRE 2 : LE CONTACT
Dans le Junkers 88 G-1 (immatriculé "4R + YH") piloté par GERHARD RATH, le moral était mitigé, certes le pilote Allemand venait d’abattre un quadrimoteur Anglais au sud est d’ORLEANS (secteur EG-FG vers 2500 m à 00H45 heure Allemande) mais il s’interdisait de participer à la poursuite de la formation Anglaise avec ses « copains » les autres chasseurs de nuit.
RATH s’était donc résigné à voir partir HEINZ ROKKER (et d’autres) aux trousses des LANCASTER. Lui, et lui seul, en qualité de commandant de groupe, devait impérativement regagner sa base pour suivre à la radio et sur les radars la progression du fameux nuage de LANCASTER. Son rôle premier, n’était il pas d’organiser la poursuite des avions anglais via le nuage radar ?...au lieu d’aller personnellement les abattre un par un….SI ! sa mission était de regagner sa base de CHATEAUDUN.
Les LANCASTER laissaient maintenant sur les radars ALLEMANDS, dont le radio gonio de FAVIERES, le large nuage-trace de leur progression . individuellement, chaque LANCASTER avait son radar de relief au sol activé (appelé H2S), pour effectuer un changement de cap idéal vers ORLEANS.
Mais chaque H2S indiquait tout simplement sa présence et sa localisation précise aux radars NAXOS Z, pour que le LICHTENSTEIN embarqué sur des Junkers 88 et autres Messershmihtt 110 prenne enfin le relais à qq km de la cible . Les malheureux LANCASTER allaient laisser ainsi pendant 2 bonnes heures encore leurs échos radars à portée de LUFTWAFFE jusqu’à STUTTGART…..et bien après sur le retour…..si l’ordre n’avait pas été donné par le pilote Anglais de couper son H2S.
RATH et son funkborder EINEMAN suivirent quelques minutes encore le LANCASTER mortellement touché au dessus de BRIARE / SAINT FARGEAU à 00H45 heure ALLEMANDE….celui ci s’abattit sur les faubourg d’ORLEANS. Sans faire aucune victimes parmi les civils, apprendra t on plus tard = un MIRACLE. Cependant tous les membres de l’équipage du LANCASTER périrons dans le crash sur les faubourgs d’ORLEANS.
Le crochet vers ORLEANS avait occasionné tout au plus 10 minutes de vol supplémentaire à l’avion de RATH, c’était pour ainsi dire sa route, il lui en restait un peu moins pour rejoindre sa base (10 minutes de vol = plus de 80 km de distance)
RATH volait probablement vers 3300 pieds (1000 mètres d’altitude), droit vers CHATEAUDUN quand son funkborder déclara soudainement un important écho radar sur son NAXOS Z droit devant puis légèrement à droite, distance évaluée avec l'aide de la radio balise BERNHARD de FAVIERES à environ 70 km et plus de 1000 mètres au dessus du Junkers...FAVIERES donna le cap exact, RATH corrigeat légèrement le sien....
Quelques secondes d’observation s’écoulèrent et le funkbordder (opérateur radio / radar : navigateur) Anton EINEMANN signala à RATH que la distance diminuait : l’écho arrivait très rapidement à nouveau face à eux : FAVIERES confirmait le rapprochement.

RATH était un des plus fins pilotes chasseur de nuit de l’époque et il savait bien ce que cela signifiait, Circonstance favorable, en qualité de commandant de groupe, il connaissait bien les routes choisies par des flux de bombardier anglais…..et, par exemple, RATH en avait déja abattu un vers BAILLEAU le PIN le 1er JUILLET 44 à 01H44 heure ALLEMANDE, et ce dans des conditions analogues
RATH décida alors d’éxécuter la manœuvre auquel il excellait ….virer à la seconde près pour se retrouver le plus vite et le plus près possible un peu en arrière du Quadrimoteur Allié…..légèrement en dessous et dans un mouvement d’accélération lente.
L'interprétation des deux radars de bord du Junker 88 via une fine analyse de l'opérateur radar prenait alors tout son sens.....la dextérité et l'accuité visuelle du pilote Allemand faisaient le reste
Lors de différents témoignages un autre AS de la chasse de nuit (HEINZ ROKKER) , situé lui aussi dans le TOP 10 des pilotes chasseurs de nuit de la LUFTWAFFE reconnaitra « seul RATH était capable de maitriser parfaitement un approche face à face avec l’énnemi »……
ET RATH LE FIT…..encore une fois
A peine 50 mètres au dessus du JUNKERS 88, le LANCASTER suivait son cap....GERHARD RATH augmenta progressivement sa vitesse....arrivé sous la queue du bombardier Anglais il ouvrit le feu et le laboura de projectiles jusque sous l'aile gauche
La suite est racontée dans le livre de GLYN STRANGE « NO GLORY WITHOUT EFFORT »
A suivre donc……..

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