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vendredi 18 octobre 2019

LE LANCASTER DE YEVRES : le mitraillage en question

La dramatique histoire de HOWZAT ne doit pas se terminer  si vite, de nombreux points n'ont pas encore été évoqués

Suite à une remarque de mon ami Frank D. au sujet de notre gros quadrimoteur devenu subitement incontrôlable après le mitraillage, voici quelques autres éléments techniques ET un axe de réflexion assez intéressant.

Une maquette de JUNKERS 88 G : on y remarque la position du canon arrière de verrière et les 2 affûts des canons automatiques "SCHRAGE MUSIK" positionnés entre la queue et la verrière de l'appareil


QUESTION : lors du mitraillage de HOWZAT, quel canon a porté le coup fatal ? le MG 51 de verrière pointé et actionné par le FUNKBORDER A. EINEMANN ? ou le double MG 51 "SCHRAGE MUSIK" (qui arrose automatique la cible) ?

REPONSE :

CHRONOLOGIE DES DEGATS FAITS A L'AVION

en quelques secondes....

1 - la tourelle arrière est détruite et le mitrailleur N. WILDING  meurt sur le coup
2 - la tourelle supérieure est détruite et sa connexion interphone avec le poste de pilotage aussi, mais, miracle, le mitrailleur M. DRUMMOND est indeme !
3 - le moteur intérieur gauche est détruit.
4 - différent endroits sont en feu dans la cellule et sur l'aile gauche
5 - suite à la tentative de corkscreew le redressement de l'avion est long et fort difficile....son maintien en vol devient un calvaire = certaines commandes ne répondent plus (trim et/ou gouvernes de profondeur)

QUELLE TYPE DE MUNITIONS SUR LE JUNKERS 88 G-1 POUR OBTENIR UN TEL BILAN ?

L'arme la plus destructrice montée sur JU 88 G-1 était le canon MG 151/20
voir :
EXTRAIT :
Les obus explosifs furent fabriqués avec deux types de mélanges détonants, le PETN et H4A1, contenant du RDX et de l'aluminium. Ce dernier mélange fut utilisé aussi sous forme compressée, ce qui permettait de mettre 6 à 8 fois plus d'explosif dans l'obus standard. Les munitions incendiaires utilisaient, elles, du phosphore ou de la thermite. Certaines munitions furent dotées de fusées d'autodestruction (ZZ 1505) et de mélange traçant incandescent. Selon les statistiques de la Luftwaffe, il fallait une moyenne de 18 obus pour venir à bout d'un quadrimoteur de bombardement "

le MG 151/20 tirait à la cadence de 12 coups par secondes et une rafale ne devait pas dépasser 5 secondes (soit 60 obus), a la fois pour des raisons techniques et de sécurité évidentes et aussi pour ne pas épuiser trop vite les réserves de munition du JUNKERS

PRECISION DES IMPACTS SUR HOWZAT

Les membres d'équipage survivants l'ont bien dit : la cellule de l'avion a été rapidement labourée en son axe central sur environ 8 mètres (distance de la tourelle arrière à la tourelle supérieure)
Sur les photos en pièce jointe on constate que le mitraillage aurait pu "encore plus" mal tourner, et ce pour les 2 avions !, en effet, un LANCASTER mesure 21 mètres de long et seulement 2 mètres séparent l'aplomb de la tourelle supérieure et le début de la soute à bombes ! il aurait suffit qu'un seul obus du MG 151/20 touche une des bombes de la soute et le LANCASTER explosait juste au dessus du JUNKERS !.....mais ce ne fut pas le cas.

La rafale du MG 151/20 peut elle avoir été brusquement déviée vers l'aile gauche et le moteur gauche afin d'éviter volontairement la soute à bombe du LANCASTER ? 
OUI ! 
mais dans ce cas c'était plugtôt le Funkborder (A. EINEMANN) qui était à la manoeuvre (au viseur direct) sur l'un des affûts de MG 151/20. (il y avait plusieurs canon de ce type sur les JU 88 G-1)
L'usage d'un éventuel SCHRAGE MUSIK (qui arrose automatique la cible) semble moins probable : cet usage aurait obligé le pilote du JUNKERS 88 à changer brusquement d'assiette afin de décaler la ligne du tir automatique de quelques mètres vers la gauche.....juste après avoir détruit la tourelle supérieure. Cette deuxième hypothèse me semble bien trop risquée pour le pilote du JUNKERS !
voir  :

Les pilotes très expérimentés comme RAHT ou ROKKER étaient notoirement adeptes de l'ancienne méthode qui consistait à faire intervenir le Funkborder pour orchestrer manuellement une canonnade au viseur direct une fois le chasseur placé quelques mètres en dessous de la victime = la visée manuelle / directe est bien plus précise.....
Le  SCHRAGE MUSIK était destiné aux nouveaux pilotes enrôlés dans la chasse, ils étaient souvent moins habiles et moins expérimentés que les "anciens". Le schrage musik arrosaient automatiquement la proie plus en côté, en remontant en dessous, et légèrement en biais, de l'arrière à l'avant du quadrimoteur pour éviter la soute à bombe...mais avec un gâchi important de munitions.....et sans pouvoir atteindre la tourelle supérieure du LANCASTER. Les résultats étaient cepandant analogues mais avec leur méthode éprouvée, seuls les anciens pilotes experts étaient capables d'abattre 5 voire 6 quadrimoteurs dans le même nuit avec une réelle économie de balles, et surtout un risque minime "de prendre sa victime sur la tête" 

A méditer sur ces point techniques.....

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