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APPROCHE DE L'INFINIMENT PETIT PAR L'INFINIMENT GRAND : études du nombre "e"

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dimanche 24 avril 2022

TERRIBLE nuit du 28 au 29 juillet 1944 : l'essaim de 500 bombardiers Anglais se fait décimer entre CHATEAUDUN et STUTTGART

IL AVAIENT TOUS ENTRE 20 et 25 ANS

et c'est un devoir de ne pas oublier leurs tragédies

28 juillet 1944 : 500 bombardiers partent du nord de LONDRES pour aller pilonner STUTTGART , leur plan de vol est identique à celui de la mission du 14 juillet


POUR SE REPERER, ILS DISPOSENT :



de radars de relief embarqués "H2S" qui permettent aux bombardiers de voir les points de changement de cap : les fleuves et rivières apparaissent nettement sur l'écran de leur avion : la LOIRE à ORLEANS par exemple.....mais horreur ! la chasse allemande de CHATEAUDUN dispose de junkers 88 G équipé du radar embarqué "NAXOS Z" qui détecte / moucharde tous les radars Anglais "H2S" en service à moins de 80 km dans de bonnes conditions (le junkers 88 G doit alors suivre une route tapie 1000 mètres en dessous de l'altitude de croisière des bombardiers Anglais....et remonter doucement lorsqu'il s'en approche.....ensuite ? ) le drame devient quasi inévitable face aux pilotes Allemands très expérimentés du gruppe NJG 2 de CHATEAUDUN !      

HISTOIRE DE L'UN D'EUX : "HOWZAT" le LANCASTER de YEVRES (Eure et Loir)



Depuis 2019 (75 ème anniversaire du crash) l'association de Yèvres (28) - dont je fait partie - et qui gère les commémorations depuis fin 1944, a bel et bien retrouvé la zone exacte ou ont été larguée les 5 tonnes de bombes du "Lancaster de Yèvres " : Pierre LUCAS m'écrivit à l'époque "les bombes sont tombées dans les Bois de Sonnay sur Dangeau. Pas de nouvelles de la propriétaire… !"



NB : Pierre LUCAS et Mariette GOUGET sont les 2 actuels piliers de l'association : ils soutiennent la mémoire de la triste destinée d'un gros avion tombé non loin de chez eux à l'été 1944.
Sans oublier Franck DORENBERG (double nationalité germano - hollandaise) le spécialiste émérite de tous les radars allemands (au sol et embarqués) utilisés au cours de la WW2. FRANCK est venu spécialement nous voir à l'automne 2019. Sans l'aide de Frank, je n'aurais jamais bien pu comprendre / correctement imaginer, ce qui s'était déroulé dans le ciel de FRANCE ....dans la mouvance des nuits terrifiantes des bombardement Alliés.
Le site de Franck DORENBERG nous parle du BE 1 de FAVIERES et du NAXOS Z dans le détail :
https://www.nonstopsystems.com/radio/hellschreiber-bernhard-Be1.htm


C'EST DEJA TROP TARD...
IL EST UN PEU PLUS DE MINUIT, LE BOMBARDIER "HOWZAT" EST DEVENU INCONTROLABLE : IL VIENT DE PRENDRE UNE RAFALE

Espèrant que son avion touché à mort puisse reprendre un peu d'altitude, le pilote Noel STOKES donne l'ordre de larguer le chargement de bombes... peu après le mitraillage, peu après minuit, peu avant le crash.
Puis il amorce un demi tour.....rien n'y fait : son avion continue de plonger vers le sol de France....le mitrailleur de queue a été tué lors de l'attaque, le mitrailleur de dos est miraculeusement indemne mais son poste est détruit....il a eu très chaud !
N. STOKES donne alors, in extremis, l'ordre à son équipage de s'évacuer en parachute et, 2 minutes plus tard, le pilote s'écrase près de YEVRES avec son avion.


Les survivants = la presque totalité de l'équipage du quadrimoteur "HOWZAT" racontèrent plus tard leur tragédie dans ses moindres détails. Ils furent exfiltré par la résistance locale via le maquis de FRETEVAL. Voir un très beau livre à ce sujet :
La forêt de Fréteval, au cœur du réseau Comète
Ella Éditions
https://play.google.com/store/books/details?id=WKMQCwAAQBAJ&rdid=book-WKMQCwAAQBAJ&rdot=1&source=gbs_vpt_read&pcampaignid=books_booksearch_viewport

QUELQUES JOURS PLUS TARD, MI AOUT LA REGION EST LIBEREE :
Concernant les 4 moteurs : aucun espoir de les retrouver, qq mois après le crash, un ferrailleur du coin vint les "ramasser"....un par un...à une tonne pièce il devra faire au moins 4 voyages....certains anciens (jeunes à l'époque) s'en souviennent encore.
Les registres Allemands n'ont pas retenu / enregistré "la victoire" sur "HOWZAT" car cette nuit là le nuage d'avion ANGLAIS comptait environ 500 LANCASTER, l'essaim est passé au dessus de CHATEAUDUN, puis d'ORLEANS avant de bifurquer vers l'objectif STUTTGART : ce fut un carnage dans le ciel.
Il fut, et il reste encore assez difficile, de bien tout comprendre
L'élite de la chasse de nuit Allemande du NJG 2, "gruppe" commandé par l'AS allemand Gerard RAHT était arrivée en juin 44, donc depuis peu basée à CHATEAUDUN.... elle vit arriver l'essaim de bombardier dès qu'il aborda les côtes Françaises : le BE1 de FAVIERES était redoutable !
.....et ce fut le drame pour les alliés dans le ciel de la France, idem pour le retour des bombardiers.
EXTRAIT du lien précédent :
"Dans la nuit du 28 au 29 juillet 1944, 494 Lancaster et deux Mosquitos des groupes n° 1, 3, 5 et 8 attaquent Stuttgart. Les chasseurs allemands ont intercepté le flux de bombardiers alors qu'ils survolaient la France lors du vol aller; il y avait une pleine lune et 39 bombardiers Lancaster ont été abattus, 19 % de la force. 307 avions (187 Halifax, 106 Lancaster, 14 Mosquitos des groupes n ° 1, 6 et 😎 ont attaqué Hambourg. Des chasseurs allemands réapparurent, cette fois lors du vol de retour, et 18 bombardiers Halifax et quatre Lancaster furent perdus, soit 12 % de l'effectif. Le bombardement a été jugé inefficace lors de l'attaque ultérieure. 119 avions des groupes n ° 1, 4 et 8 ont également attaqué la zone des magasins de bombes volantes à Forêt De Nieppe sans perte. 95 avions d'entraînement ont effectué un balayage de diversion au-dessus de la mer du Nord et 13 Mosquitos se sont envolés pour Francfort,Elbe sans perte. Les conditions et la taille de l'attaque ont vu la Luftwaffe monter une réponse considérable. Cette nuit-là, les chasseurs de nuit allemands ont revendiqué 87 bombardiers abattus. [47] Raht a affirmé qu'un bombardier a abattu sa 41e victoire sur la France à 00h45. [47] Le 25/26 août 1944, Raht a abattu son dernier de la campagne à 01h38 à un endroit inconnu. [48]"
NOTA :
Le "Bomber Command" Anglais ignorait il que la fine fleur de la chasse de nuit allemande les attendait à CHATEAUDUN ?, avec la vigilance extrême du monstrueux radar "BE 1" Allemand situé à FAVIERES (est de CHARTRES / nord de COURVILLE) soit à peine 60 kms en amont de CHATEAUDUN ? nous ne le saurons jamais avec certitude...
NB : chaque JUNKERS 88 aux mains des AS de la LUFWAFFE de CHATEAUDUN était terriblement équipé, avec 2 radars embarqués ( Un NAXOS Z d'approche longue et un LICHTENSTEIN d'approche courte) + un opérateur de bord / mitrailleur en + du pilote .....+ le guidage radio depuis le radar- gonio au sol BE 1 de FAVIERES. Autant dire que les chasseurs de nuits Allemands y voyait presque comme en plein jour et réussissaient, sans être vus, à rattraper les LANCASTER par l'arrière, à se glisser en dessous (pas moins de 20 / 30 mètres en dessous pour les AS !)....l'opérateur de bord du Junkers 88 G labourant alors "visuellement / brièvement" avec sa mitrailleuse double le quadrimoteur allié en évitant impérativement de toucher sa soute à bombe....et en économisant les munitions afin de tenter d'en abattre 5 ou 6 de suite. Dans un même temps le pilote Allemand accélérait puis disparaissait avec son avion Junkers 88 dans les profondeurs de la nuit.....à 95 % s'en été fini du quadrimoteur Anglais.
Dans la nuit du 28 au 29 juillet 1944 ce triste scénario se répéta une centaine de fois.... de CHATEAUDUN juqu'au grand EST de la France en passant par STUTTGART
Bilan tragique de la mission : plusieurs dizaines de LANCASTER et HALIFAX furent perdus (entre 60 et 80, peut être plus) le chiffre exact porte à confusions. On ne sait pas précisément : certains quadrimoteurs ne seront jamais retrouvés (explosions en vol).... l'un d'eux tomba "directement" sur les faubourgs d'ORLEANS sans savoir vraiment par qui il avait été abattu : heureusement ce bombardier avait pu larguer ses bombes avant son crash sur la ville d'ORLEANS (il n'y eu aucune victime au sol, ce fut un miracle ! mais tous les membres d'équipage y laissèrent leur peau).
Ainsi fut elle la terrible et fatale nuit du 28 au 29 juillet 1944....terrible épisode de la guerre aérienne dans le ciel de l'Eure et Loir...et plus loin
TOUS LES ÉQUIPAGES des TENEBREUX AVIONS, TANT ALLIES QU'ALLEMANDS AVAIENT ALORS ENTRE 20 ET 25 ANS.......REMEMBER.

LE DRAME DE "HOWZAT" EN DETAIL :
CHAPITRE 2 BIS : LE CONTACT deuxième hypothèse hautement plausible
L’ensemble de l’impressionnant essaim des quelques 500 bombardiers quadrimoteurs lourds avait quitté différents aérodromes militaires de la région de CAMBRIDGE peu avant 22H00 heure anglaise. NOTA : Les britanniques avaient décalé d’une heure en plus leur heure d’été au printemps 44 et, de GMT +1, ils étaient passés à GMT + 2 ! En volant à 300 km/h de croisière l’essaim survola donc la région de CHATEAUDUN / ORLEANS exactement 02H00 après le décollage, soit vers 24H00 (GMT+2). Des recherches annexes ont conclus que cette nouvelle heure d’été 44 « Britanique » était la même que l’heure d’été Allemande (GMT+2 aussi !). Les montres des pilotes des 2 camps étaient donc parfaitement calées. L’alerte au NJG 2 de CHATEAUDUN fut donnée par le gigantesque et puissant complexe radio gonio de Favières et les pilotes de la chasse de nuits de la LUFTWAFFE furent en l’air très tôt…très probablement dès 23H30..certains allant même au devant des premiers LANCASTER.


caractéristiques du monstrueux radar gonio de FAVIERES :
28 m de haut sur 35 m de large, 120 tonnes qui tournaient sur un chemin de fer circulaire à la vitesse de 2 tours minute.

très belle page (résumé) qui s'appuie sur le site de Franck DORENBERG avec une animation de ce que l'opérateur Allemand pouvait voir sur l'écran de Be 1 :
https://www.rene-reyt.fr/documents/electronique/la-radionavigation-avant-le-g-p-s/le-systeme-bernhard-bernhardine/


STASSNER fut crédité à 00H01 (le 29 / 07 / 44) de la victoire sur le LANCASTER abattu à l’est de CHATEAUDUN – à Saint Cloud en Dunois pour être précis, cet avion fut donc le premier quadrimoteur abattu cette nuit la…..Le premier ?....par forcément !
Côté Chasse Allemande plusieurs pilotes chevronnés quadrillèrent aussi et méthodiquement le ciel de la région, chacun d’entre eux enregistrant une première victoire validée (ABSCHUSS) de la nuit, puis ils poursuivirent l’essaim des bombardiers alliés jusque dans l’est de la France et même STUTTGART pour certains :
- ROKKER abattit un Lancaster à 00H14 au nord d’ORLEANS (rebrechien)
- FENCH un autre à 00H44 dans le secteur EJ au sud de TROYES
- RATH à 00H45 dans le secteur EG-FG au sud est d’ORLEANS entre Briare et Saint Fargeau (est ce l’avion qui s’écrasa sur les faubourgs d’Orléans ? c'est probable le quadrimoteur avait eu le temps de larguer ses 5 tonnes de bombes et tentait son retours vers LONDRES).
- HISSBACH à 00H46 dans le secteur DF DG au nord de SENS
- RAUH à 01H07 dans le secteur de CHAUMONT
- ROKKER à 01H17 dans le secteur de CHAUMONT
- HISSBACH à 01H23 dans le secteur de CHAUMONT
47 autres victoires furent validées au profit des différents équipages de la chasse de nuit Allemande, la plupart des bombardiers alliés tombèrent dans l’extrême Est de la France et dans un large périmètre autour de l’objectif principal STUTTGART.
25 Lancaster manqueront également à l’appel et furent très probablement touchés par la FLAK qui se densifiait fortement,cette nuit là, à l’approche de STUTTGART.
Mais revenons à HOWZAT : pas de revendication validée de type « ABSCHUSS » = « avion constaté abattu au sol ou explosé en vol», pas de traces du combat dans les anales ALLEMANDES….l’avion de Noel STOKES fut donc par défaut considéré comme un « HERHAUSSCHUSS » par l’organisme de validation de la LUFTWAFFE, c'est-à-dire « mis hors de combat » sans que l’équipage ai pu certifier son crash / sa destruction complète.
00H01 ! Au même instant ou STRASSNER abattait le LANCASTER de Saint Cloud En Dunois,
RATH volait probablement vers 3300 pieds (1000 mètres d’altitude plus bas que l'essaim)...l'opérateur assis derrière RATH scrutait le radar de bord FuG 350 NAXOS Z du bi moteur),






RATH volait dans le sens inverse de l'essaim, droit vers BROU / ILLIERS, droit vers les 500 quadrimoteurs qui arrivait à 300 km/h, quand son funkborder (opérateur de bord) déclara soudainement un important écho radar sur le NAXOS Z "droit devant", distance évaluée avec l'aide de la radio balise BERNHARD (BE 1) de FAVIERES à environ 50 km et plus de 1000 mètres au dessus du Junkers 88 G.
FAVIERES donna le cap exact, RATH corrigeat légèrement le sien....
Quelques secondes d’observation s’écoulèrent et le funkbordder (opérateur radio / radar : navigateur) Anton EINEMANN signala à RATH que la distance diminuait : l’écho arrivait très rapidement toujours face à eux : BERNHARD - "BE 1" FAVIERES confirmait le rapprochement.
RATH était un des plus fins pilotes-chasseurs de nuit de l’époque et il savait bien ce que cela signifiait, Circonstances favorables, en qualité de commandant de groupe, il connaissait bien les routes choisies par les flux de bombardier Anglais….. par exemple, RATH en avait déja abattu un, dans la même zone, vers BAILLEAU le PIN le 1er JUILLET 44 à 01H44 heure ALLEMANDE, et ce dans des conditions parfaitement analogues. Sa qualité de commandant du groupe NJG2 lui permettait aussi d’être prioritaire pour les échanges d’informations codées avec la radio gonio balise de FAVIERES = privilèges du chef
RATH décida alors exécuter sans attendre la manœuvre auquel il excellait ….virer à 180 °, à la seconde près pour se retrouver le plus vite et le plus près possible un peu en arrière du Quadrimoteur Allié (300 / 500 mètres visible sur le radar LICHTENSTEIN)…..


exemple de la technicité / compléxité du poste de FUNKBORDER d'un chasseur de nuit Allemand
ici sur un Bf 110



légèrement en dessous et dans un mouvement d’accélération lente. le pilote allemand passait alors en visuel après avoir pu repérer les lueurs d’échappement des 4 moteurs MERLIN du LANCASTER
L'interprétation des deux radars de bord du Junkers 88 via une fine analyse de l'opérateur radar prenait alors tout son sens.....la dextérité et l’acuité visuelle du pilote Allemand faisaient le reste
Lors de différents témoignages un autre AS de la chasse de nuit (HEINZ ROKKER) , situé lui aussi dans le TOP 10 des pilotes chasseurs de nuit de la LUFTWAFFE reconnaitra « seul RATH était capable de maitriser parfaitement un approche face à face avec l’ennemi »……chaque AS avait sa technique et ROKKER avouera que celle de RATH n’était pas la sienne.


Un autre avion abattu par G. RAHT :

                            Témoignage de Roland LAPORTE pilote du Halifax abattu par RAHT le 15 mars 1945 :

                                                                                          Lien :

https://425alouette.wordpress.com/category/roland-laporte-dfc-and-bar/

EXTRAIT :

"Un peu plus tard, le mitrailleur dorsal observe en même temps que moi une explosion au sol, dans un secteur survolé par un bimoteur se trouvant à environ deux à trois milles pieds d’altitude. Une minute plus tard un avion ennemi, identifié comme étant un Junkers 88, est aperçu à bâbord, volant en direction inverse à quelques centaines de pieds au-dessous de nous.

Quelques minutes plus tard, notre avion est touché de plein fouet à tribord, prend feu et se met à vibrer violemment. Je ressens une forte secousse en même temps que des brûlures aux deux coudes. J’informe alors l’équipage de se tenir prêt à évacuer l’appareil. Je remarque alors que le moteur intérieur de tribord est en flammes et que des pièces du capot s’en détachent. En même temps, j’aperçois des orifices béants sur le côté droit du fuselage, près du poste du mécanicien de bord, ainsi qu’un début d’incendie."

"chaque mitraillage maitrisé par un JUNKER 88 durait 5 secondes maximum, à ce rythme, la réserve de munition du bimoteur Allemand permettait au maximum 5 voire 6 mitraillages. Après chaque retour les mécanos Allemands regardaient combien il restait de coups dans les chargeurs : pour les pilotes Allemands qualifiés d'AS de la chasse de nuit il en restait toujours un petit peu.......aucun gaspillage de munition n'était accepté pour les AS dans la LUFTWAFFE."


ET RATH PRATIQUA « chirurgicalement »…..encore une fois :
A peine 50 mètres au dessus du JUNKERS 88, le LANCASTER suivait son cap....GERHARD RATH augmenta progressivement sa vitesse....arrivé sous la queue du bombardier Anglais il ouvrit le feu et le laboura de projectiles jusque sous l'aile gauche
La suite est racontée dans le livre de GLYN STRANGE « NO GLORY WITHOUT EFFORT »

Conscient d'avoir été durement mitraillé, Noel STOKES amorça une vrille piquée salutaire……..
RATH perdit de ce fait le contact visuel avec HOWZAT, il perdit aussi le contact radar sur le LICHTENSTEIN car le Junker 88 volait maintenant devant, trop vite et trop haut par rapport au LANCASTER....le junker 88 redescendit rapidement vers 1000 mètres pour mieux explorer le ciel et terminer sa terrible besogne ….c’est alors que le funkborder EINEMANN déclara un écho sur son NAXOS Z, à nouveau une cible fut évaluée avec l’aide de la radio gonio balise de FAVIERES à 1000 m au dessus et une dizaines de kilomètres devant…..suivant le même cap « direction est sud est d’ORLEANS ».RATH mis les gaz à fond : il fallait vite rattraper le fuyard. Quelques dizaines de minutes plus tard RATH rattrapa un BOMBARDIER allié dans le secteur EG – FG (Briare Saint Fargeau) et l’abattit…ce n’était pas HOWZAT. Les deux membres d’équipage du JUNKERS 88 validèrent cette fois ci leur victoire en suivant le malheureux LANCASTER jusqu’à son écrasement sur ORLEANS. RATH, en qualité de commandant de groupe savait qu’il devait s’arrêter là et rentrer à sa base de CHATEAUDUN pour suivre les événements et organiser la suite offensive de son groupe NJG 2 avec la précieuse collaboration de la base radio gonio de FAVIERES. C’est ce qu’il fit.
PS : il n’est pas totalement exclus que le bourreau de HOWZAT soit STRASSNER, ou ROKKER, ou FENCH ou RAUH ou encore HISSBACH….mais à 99%, de mon point de vue, c’est RATH :
Lui seul en qualité de commandant de GRUPPE avait la priorité pour échanger par radio avec le système codé BERNHARD de FAVIERES.
Lui seul maîtrisait parfaitement la technique de la très rapide mais difficile approche « face à face »….laquelle approche lui avait d’ailleurs permis la victoire du 1er juillet 44 dans la région de Bailleau le Pin… bien en amont de CHATEAUDUN, dans le même périmètre aérien ou HOWZAT fut mitraillé. Les autres pilotes cités se contentaient de laisser passer les LANCASTER puis de les rattraper, se glissant dans le flux pour en abattre le plus possible. RATH n’avait plus droit à la disponibilité du chasseur à outrance : IL ETAIT CHEF DE GRUPPE et INSTRUCTEUR RECRUTEUR…..sa nuit se termina dans son QG, à la base de CHATEAUDUN.

voir aussi : https://en.wikipedia.org/wiki/Gerhard_Raht
PJ : les 54 victoires "ABSCHUSS" de la chasse Allemande sur les quelques 500 bombardiers partis bombarder STUTTGART nuit du 28 au 29 juillet 44
remember :
DATE VICTOIRE ACCORDEE A GROUPE AVION ABATTU LOCALISATION HEURE ALLEMANDE PREUVES VISUELLES
29.07.44 Obfhr. Strassner 2./NJG 2 4-mot. Flgz. £ 4 km. E. Châteaudun: 2.200 m. 00.01 Film C. 2027/II Anerk: Nr.41
29.07.44 Oblt. Heinz Rökker Stab I./NJG 2 4-mot. Flgz. £ Orléans at 2.500 m. 00.14 Film C. 2027/II Anerk: Nr.42
29.07.44 Ltn. Frithjof Fensch 4./NJG 4 4-mot. Flgz. £ 04 Ost N/EJ at 2.800 m. 00.44 Film C. 2027/II Anerk: Nr.54
29.07.44 Hptm. Gerhard Raht [Rath] Stab I./NJG 2 4-mot. Flgz. £ EG-FG at 2.500 m. 00.45 Film C. 2027/II Anerk: Nr.17
29.07.44 Hptm. Heinz-Horst Hißbach 5./NJG 2 4-mot. Flgz. £ DF-DG at 5.500 m. 00.46 Film C. 2027/II Anerk: Nr.98
29.07.44 Ltn. Heinz Reuter 7./NJG 2 4-mot. Flzg. £ BM-BN at 5.000 m. [Toul-Nancy] 01.00 Film C. 2027/II Anerk: Nr.43
29.07.44 Ltn. Josef Förster 8./NJG 2 4-mot. Flzg. £ 04 Ost N/AP at 4.600 m. [v. Bouxwiller] 01.05 Film C. 2027/II Anerk: VNE
29.07.44 Hptm. Hubert Rauh Stab II./NJG 4 4-mot. Flgz. £ DL-DM at 3.000 m. [Chaumont] 01.07 Film C. 2027/II Anerk: Nr.22
29.07.44 Oblt. Ernst Drünkler 1./NJG 5 4-mot. Flgz. £ 04 Ost N/CN 4: 5.800 m. [N. Mirecourt] 01.08 Film C. 2027/II Anerk: Nr.44
29.07.44 Ltn. Heilig Stab IV./NJG 3 4-mot. Flzg. £ Niedermendig: 5.200 m. 01.09 Film C. 2027/II Anerk: Nr.12
29.07.44 Ltn. Heilig Stab IV./NJG 3 4-mot. Flzg. £ Niedermendig: 5.200 m. 01.13 Film C. 2027/II Anerk: Nr.11
29.07.44 Fw. Wertheim 7./NJG 2 4-mot. Flzg. £ CN Ihl 180° FF: 4.200 m. 01.15 Film C. 2027/II Anerk: Nr.44
29.07.44 Fw. Richter 10./NJG 3 4-mot. Flzg. £ 20 km. N.E. Hambürg: 5.200 m. 01.16 Film C. 2027/II Anerk: Nr.34
29.07.44 Oblt. Heinz Rökker Stab I./NJG 2 4-mot. Flgz. £ 50 km. N.E. Chaumont: 3.500 m. 01.17 Film C. 2027/II Anerk: Nr.43
29.07.44 Ofhr. Boy 5./NJG 5 4-mot. Flzg. £ DP-DQ at 4.800 m. [Colmar-Breisach] 01.18 Film C. 2027/II Anerk: Nr.30
29.07.44 Fw. Klaus Möller 12./NJG 3 4-mot. Flzg. £ 40 km. W. Hambürg: 5.200 m. 01.18 Film C. 2027/II Anerk: Nr.33
29.07.44 Oblt. Brandt Stab II./NJG 3 4-mot. Flzg. £ CN-CO/DN-DO: 4.800 m. [Épinal area] 01.20 Film C. 2027/II Anerk: Nr.26
29.07.44 Obgefr. Ieberle: Bs: Hptm. Griese 5./NJG 6 Mosquito £ W. Straßburg Raum/CQ: 5.000 m. 01.20 Film C. 2027/II Anerk: Nr.4
29.07.44 Oblt. Werner Hopf 8./NJG 5 4-mot. Flgz. £ W. Strasbourg [BP]: 4.300 m. 01.22 Film C. 2027/II Anerk: Nr.45
29.07.44 Hptm. Heinz-Horst Hißbach 5./NJG 2 4-mot. Flgz. £ DL-CN at 5.000 m. [Chaumont] 01.23 Film C. 2027/II Anerk: Nr.99
29.07.44 Uffz. Siebert 2./NJG 5 4-mot. Flgz. £ 04 Ost N/CO 4: 5.000 m. [Rambervillers] 01.25 Film C. 2027/II Anerk: Nr.30
29.07.44 Oblt. Martin Becker 2./NJG 6 Lancaster £ 270° FuF Christa: 4.500 m. [N. Lunéville] 01.25 Film C. 2027/II Anerk: Nr.36
29.07.44 Uffz. Metzer 2./NJG 5 Mosquito £ 04 Ost N/CO 4: 3.000 m. [Rambervillers] 01.27 Film C. 2027/II Anerk: Nr. -
29.07.44 Fw. Stähler 2./NJG 3 4-mot. Flzg. £ N.W. Hambürg at 4.500 m. 01.27 Film C. 2027/II Anerk: Nr.64
29.07.44 Uffz. Boldt 8./NJG 2 4-mot. Flzg. £ BQ-BR at 4.000 m. [090° Strasbourg] 01.27 Film C. 2027/II Anerk: Nr.25
29.07.44 Uffz. Rupp 4./NJG 3 4-mot. Flzg. £ W. Strasbourg: 4.600 m. 01.28 Film C. 2027/II Anerk: Nr.75
29.07.44 Ofhr. Swoboda 2./NJG 6 Lancaster £ Raum St. Dié durch [CP]: 5.000 m. 01.30 Film C. 2027/II Anerk: Nr.37
29.07.44 Oblt. Martin Becker 2./NJG 6 Lancaster £ AP FuF Christa: 4.500 m. {N.E. Lunéville] 01.35 Film C. 2027/II Anerk: Nr.38
29.07.44 Hptm. Eduard Schröder 3./NJG 3 4-mot. Flzg. £ See-Raum Helgoland: 4.200 m. 01.37 Film C. 2027/II Anerk: Nr.118
29.07.44 Uffz. Egon Engling 8./NJG 2 4-mot. Flzg. £ UP-UQ-AP-AQ: 3.000 m. [Vosges du Nord] 01.39 Film C. 2027/II Anerk: Nr.26
29.07.44 Uffz. Schmidt 8./NJG 2 4-mot. Flzg. £ AR-AS-BR-BS: 5.100 m. 01.43 Film C. 2027/II Anerk: Nr.27
29.07.44 Uffz. Kratz 2./NJG 6 Lancaster £ BS-3: 5.200 m. [Sindelfingen] 01.44 Film C. 2027/II Anerk: Nr.40
29.07.44 Fw. Resl 5./NJG 5 4-mot. Flzg. £ BQ-CQ at 4.200 m. [180° Strasbourg] 01.45 Film C. 2027/II Anerk: Nr.33
29.07.44 Ofhr. Wartenberger 4./NJG 3 4-mot. Flzg. £ 50-100 km. S.W. Stuttgart: no height 01.45 Film C. 2027/II Anerk: Nr.76
29.07.44 Hptm. Berthold Ney Stab III./NJG 2 4-mot. Flzg. £ S.W. Karslrühe: 4.500 m. 01.45 Film C. 2027/II Anerk: Nr.19
29.07.44 Oblt. Martin Becker 2./NJG 6 Lancaster £ UQ-AQ: 4.200 m. [W. Stuttgart] 01.45 Film C. 2027/II Anerk: Nr.39
29.07.44 Ltn. Josef Förster 8./NJG 2 4-mot. Flzg. £ AQ-AR at 4.500 m. [Haguenau-Malsch] 01.46 Film C. 2027/II Anerk: Nr.28
29.07.44 Obstlt. Helmut Lent Stab/NJG 3 4-mot. Flzg. £ 04 Ost N/AP at 2.400 m. [v. Bouxwiller] 01.47 Film C. 2027/II Anerk: Nr.37
29.07.44 Maj. Werner Husemann Stab I./NJG 3 4-mot. Flzg. £ UP-UQ at 3.700 m. [Bitche-Pirmasens] 01.47 Film C. 2027/II Anerk: Nr.28
29.07.44 Stabs-Fw. Pirworz 8./NJG 2 4-mot. Flzg. £ 080° Obj. Stuttgart: 4.000 m. 01.50 Film C. 2027/II Anerk: Nr.29
29.07.44 Uffz. Ultsch 9./NJG 3 4-mot. Flzg. £ 10-20 km. N.E. Helgoland: 4.500 m. 01.51 Film C. 2027/II Anerk: Nr.49
29.07.44 Ofw. Kramer Stab/NJG 3 4-mot. Flzg. £ 10-30 km. N.W. Helgoland: no height 01.53-54 Film C. 2027/II Anerk: Nr.38
29.07.44 Hptm. Josef Krahforst 2./NJG 4 4-mot. Flgz. £ AQ-BG: 3.000 m. [180° Haguenau] 01.54 Film C. 2027/II Anerk: Nr.25
29.07.44 Hptm. Kamsties 6./NJG 2 4-mot. Flgz. £ 30 km. W. Stuttgart: 4.000 m. 01.55 Film C. 2027/II Anerk: Nr.84
29.07.44 Uffz. Trautmann 12./NJG 3 4-mot. Flzg. £ Husum-Leibt: 3.500 m. 01.57 Film C. 2027/II Anerk: Nr.32
29.07.44 Obstlt. Helmut Lent Stab/NJG 3 4-mot. Flzg. £ AN-AO: 1.500 m. [Chtâteau-Salins area] 01.57 Film C. 2027/II Anerk: Nr.39
29.07.44 Maj. Walter Borchers Stab/NJG 5 4-mot. Flgz. £ N.W. Stuttgart: 4.000 m. 01.58 Film C. 2027/II Anerk: Nr.23
29.07.44 Hptm. Heinz-Horst Hißbach 5./NJG 2 4-mot. Flgz. £ 40 km. W. Stuttgart: 5.000 m. 01.58 Film C. 2027/II Anerk: Nr.100
29.07.44 Uffz. Egon Engling 8./NJG 2 4-mot. Flzg. £ AS-BS at 5.200 m. [Pförzheim-Calw] 01.58 Film C. 2027/II Anerk: Nr.30
29.07.44 Ofw. Kramer Stab/NJG 3 4-mot. Flzg. £ 40-70 km. N.W. Helgoland: 2.900 m. 02.00 Film C. 2027/II Anerk: Nr.40
29.07.44 Oblt. Martin Becker 2./NJG 6 Lancaster £ AS-BS: 4.500 m. [Pförzheim-Calw] 02.04 Film C. 2027/II Anerk: Nr.41
29.07.44 Fw. Günther Bahr 1./NJG 6 Lancaster £ 20-50 km. v. Obj. Stuttgart: 5.400 m. 02.08 Film C. 2027/II Anerk: Nr.29
29.07.44 Uffz. Ullmann 2./NJG 4 4-mot. Flgz. £ S.E. Stuttgart: 3.700 m. 02.14 Film C. 2027/II Anerk: Nr.26
29.07.44 Ltn. Walter Briegleb 10./NJG 3 4-mot. Flzg. £ 05 Ost S/AN: 2.500 m. [Normeny S. Metz] 02.16 Film C. 2027/II Anerk: Nr.35


L’antenne du NAXOS Z est visible au dessus de la verrière du Junkers 88 G

"IL AVAIENT TOUS ENTRE 20 et 25 ANS"

A la mémoire de Noel STROKES, pilote, et de Norman Vaughan WILDING, mitrailleur arrière du LANCASTER "HOWZAT" frappé à mort.

              A la mémoire des quelques 400 autres membres d'équipages des bombardiers Anglo-Saxons 
                                           qui laissèrent leur peau cette nuit là dans le sol de FRANCE

A suivre.........


samedi 23 avril 2022

Pierre CLOSTERMANN aux cotés des pilotes Argentins dans la guerre des MALOUINES " : 1982 notre Héros tombe en disgrâce chez les anglo-saxons"

         PRINTEMPS 1982 : la guerre des MALOUINES et Pierre CLOSTERMAN

                   long reportage dans PARIS MATCH : 10 décembre 1982

COMPRENDRE L'HISTOIRE EST UN DEVOIR DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ



 https://pierre.clostermann.org/grand-cirque-malouines-clostermann-1/

autre source avec la lettre de Pierre aux pilotes Argentins : 

https://pierre.clostermann.org/guerre-des-malouines/ 

EXTRAIT d'une lettre adressée aux pilotes Argentins :

Traduction :

« A vous tous, les jeunes argentins compagnons pilotes de chasse, je tiens à exprimer toute mon admiration. À une électronique plus sophistiquée, aux missiles anti-aériens, aux cibles les plus dangereuses qui soit, c’est à dire les vaisseaux, vous avez fait front avec succès.

Malgré les conditions météorologiques les plus terribles qui puissent se rencontrer sur la planète, avec une réserve de seulement quelques minutes dans les réservoirs de naphte, à l’extrême limite de vos appareils, vous êtes partis au milieu de la tempête dans vos  » Mirage », vos « Etendard », vos « A-4 », vos « Pucara » aux cocardes « bleues et blanches ».

En dépit des dispositifs de défense anti-aérienne et des SAM des navires de guerre puissants, alertés très à l’avance par les AWACS et les satellites américains, vous avez attaqué sans vaciller.

Jamais dans l’histoire des guerres depuis 1914, les aviateurs ont dû faire face à une combinaison aussi terrifiante d’obstacles mortels, même pas ceux de la RAF sur Londres en 1940 ou ceux de la Luftwaffe en 1945.

Non seulement votre courage a ébloui le peuple argentin, mais nous sommes nombreux dans le monde à être fiers que vous soyez nos frères pilotes.

Aux pères et aux mères, aux frères et aux sœurs, aux épouses et aux enfants des pilotes argentins qui allèrent à la mort avec le courage le plus fantastique et le plus stupéfiant, je leur dis qu’ils honorent l’Argentine et le monde Latin.

Ah, la vérité ne vaut que par le sang versé et le monde ne croit qu’aux causes dont les témoins se font tuer pour elle ».

Colonel Pierre Clostermann
Armée de l’Air

EXTRAIT du contexte de la guerre 1982 1983 :

En 1982 les prétentions, injustifiées, de la couronne britannique sur ce territoire, bien loin de la chambre des communes, servit de justification politique au gouvernement Thatcher pour asseoir son autorité. On assista alors à un déferlement de contre-vérités et d’invectives à propos du peuple argentin, bien loin d’honorer les anglais. A décharge l’opinion publique britannique fut trompée par une présentation fallacieuse de l’histoire de cette région, ce qui eut pour conséquence une guerre durant laquelle 907 argentins et près de 300 anglais ont trouvés la mort.

Le héros du « Grand Cirque » navigua ainsi contre les vents des compte-rendus officiels, des grains de la presse et de l’opinion publique anglaise, entraînés par les discours d’une Margaret Thatcher inflexible et de son gouvernement, lesquels avaient ce mépris pour les peuples latins qu’ils considéraient comme des danseurs de Tango. A l’issu du conflit, durant lequel « le vieux lion y perdit bien des poils de sa crinière et aurait pu y laisser sa peau » – remporté par les anglais, Pierre Clostermann considérait que la victoire aérienne en revenait indiscutablement aux argentins.

Ses positions, dont le seul journal Paris Match accepta de publier un long article de sa plume intitulé « Le Grand Cirque des Malouines » (reproduit dans les pages suivantes) lui valurent des critiques cinglantes et le déni de ses anciens camarades Britanniques, dont certains allèrent même jusqu’à déclarer que Clostermann ne méritait ni ses victoires et encore moins ses deux DFC (Distinguished Flying Cross)

Je laisse à nouveau le lien vers le long reportage de PARIS MATCH du 10 décembre 1982

https://pierre.clostermann.org/grand-cirque-malouines-clostermann-1/

L'article se termine ainsi :

"Nous avons vu le matériel français, admirablement mené et servi par des pilotes de premier ordre, démontrer ses qualités de robustesse et d’efficacité et tout le reste, tout ce qui a été écrit dans la presse anglo-saxonne, n’est que de la littérature commerciale et intéressée. Puis-je conclure, comme dans le message d’amitié que j’avais adressé le 15 mai aux pilotes argentins, qui sont nos frères latins dans le plus français des pays d’Amérique du Sud : «  Les causes ne valent que par le sang versé et le monde ne croit plus qu’à la vérité des témoins qui se font tuer pour elle ».

signé : Pierre Clostermann"

VOILA pourquoi notre héros tomba en disgrâce. 

A contrario, j'estime que Pierre est doublement HEROS : "sacrifice ultime en 1982, il a osé publiquement se mettre aux côtés des plus faibles".......à méditer

vendredi 22 avril 2022

Pierre CLOSTERMANN "As de la chasse" période 1944 1945....un contemporain de Saint EXUPERY

 Pierre CLOSTERMANN : pilote de chasse "la terreur des Focke Wulf"

https://pierre.clostermann.org/chronologie/ Pierre "AS de la chasse" fût aussi un admirable dessinateur méconnu....oublié car jamais publié à ce jour ! https://pierre.clostermann.org/galerie/clostermann-dessins-avant-guerre/ EXTRAIT : 'Premier chasseur de France' Palmarès Pierre Clostermann est démobilisé en octobre 1945 avec un palmarès impressionnant : plus de 2 000 heures de vol, dont près de 600 en vol de guerre, homologuant 33 victoires aériennes et 5 probables. Il a de plus détruit au cours d’assauts en vol rasant, 225 camions, 72 locomotives, 5 tanks, 2 vedettes lance-torpilles, un sous-marin de 500 tonnes en coopération et une quantité considérable de matériel ennemi. Cela lui vaut d’être proclamé à l’ordre du jour par le Général de Gaulle : ‘Premier chasseur de France’. voir aussi : https://pierre.clostermann.org/

son plus bel avion ? un TEMPEST baptisé "le grand charles "



 
Toutes ces histoires héroïque glissent elles lentement vers l'oubli ?....
Je pense qu'il y a de l'ESPOIR ! Aucun TEMPEST équipé du fabuleux moteur 24 cylindres en H NAPIER SABRE n'est resté en état de voler, quelques passionnés remettent 2 moteurs en état et la cellule qui va avec !

CARACTERISTIQUES HALLUCINANTES DU TEMPEST :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hawker_Tempest

EXTRAIT :

Le Tempest avec le moteur Napier Sabre IIC offre des performances inégalées parmi l'inventaire des avions alliés de la Seconde Guerre mondiale1 :

  • À mille mètres avec deux réservoirs supplémentaires de 250 l chacun, à un tiers de sa puissance, c'est-à-dire 950 ch il atteint 540 km/h au badin, soit une vitesse réelle de 580 km/h.
  • En croisière rapide à demi-puissance (1 425 ch) sans réservoir supplémentaire, il atteint 640 km/h au badin, soit une vitesse réelle de 690 km/h.
  • Vitesse maximale en palier à 13 livres de boost à l'admission et 3850 tours : 735 à 745 km/h au badin, soit une vitesse réelle de 760 km/h à 5 000 mètres.
  • Aux deux altitudes de rétablissement, on frisait les 800 km/h.
  • En surpuissance (emergency) on peut monter la puissance à 3 000 ch et 4000 tours, la vitesse atteint près de 820 km/h. En piqué à 5 000 m, le Tempest atteint les 800 km/h. En survitesse, au cours de la guerre il est le seul appareil des alliés à atteindre une vitesse transsonique, soit 1 100 à 1 200 km/h.
  • Son rayon d'action militaire est de 800 km avec 1 800 l d'essence et quatre canons de 20 mm alimentés de 800 obus au total (soit une vingtaine de secondes de feu). Le rayon d'action peut atteindre 1 320 km à 337 km/h et 1 524 m d'altitude2.

RESTAURATIONS EN VUE ? OUI....MAIS

https://www.aerovfr.com/2020/01/le-retour-de-hawker-tempest-en-vol/

EXTRAIT :
Un Tempest V à l’horizon !
Dans le même temps, l’annonce audacieuse de remettre en vol trois Tempest dont un Mk V à moteur Napier Sabre suscite l’intérêt. Plusieurs projets de restauration en état de vol sont effectivement en cours. On peut citer celui de Kermit Weeks, qui en plus de travailler sur le Tempest II LA607, travaille également sur le Tempest V EJ693. Il faut également noter le projet du JN768, acquis en mars dernier par l’association Hawker Typhoon RB396 Preservation Group, également en train de travailler en priorité à la remise en état de vol d’un… Hawker Typhoon ! Ci-dessous, l’unique Hawker Typhoon exposé au RAF Museum à Hendon.
et :
Néanmoins, des épreuves avant de revoir en vol un Hawker Tempest V sont encore à traverser. En effet, si le Bristol Centaurus est un moteur déjà maîtrisé puisqu’il équipe certains Sea Fury encore en vol, le Napier Sabre – un 24-cylindres à chemises louvoyantes et à architecture en H – est une autre affaire. Ces moteurs capricieux, dont la puissance pouvait atteindre 3.000 ch en surpuissance, avaient une durée de fonctionnement limitée en temps de guerre entre 80 et 120 h et fonctionnaient à l’octane 130, carburant aujourd’hui difficilement disponible.
et :
De plus, le démarrage s’effectuait au moyen d’un dispositif à cartouche, appelé Dispositif Coffman, qui envoyait une impulsion générée par la cartouche dans un cylindre, ce qui avait pour effet d’entraîner le moteur. Ce dispositif, bien qu’efficace, reste hasardeux, et les cartouches de cordite sont aujourd’hui rares à trouver. Aucun moteur Napier Sabre ne tourne aujourd’hui. 

Beaucoup de choses sont à réapprendre sur ces technologies dont la conception remonte à 1935. On sait par contre que Kermit Weeks et Richard Grace travaillent ensemble pour remettre deux moteurs Sabre en marche.
leur site  :
https://vintageaviationecho.com/hawker-typhoon-rb396/
EXTRAIT :
une photo du TEMPEST au tout début de sa restructuration / restauration fin 2018 :




VOILA.....Pierre CLOSTERMANN : "observes tu toujours de la haut nos chers amis Anglais Kermit Weeks et Richard Grace...?"

"mais que se passe t il encore ?"  murmure Pierre
à 31 000pieds au dessus de la mer

Quelques V1 ?
quelques Focke wulf ? 
quelques Messerschmitt 262 troublent ils encore mon ciel d'azur ?....

"NON ! Pierre, toi et tes amis, vous les avez tous abattus ! ce n'est que le vent d'hier"

                   Et le vol peut continuer sereinement, l'avion et lui ne font qu'un

Le TEMPEST est ravit de son pilote : 
Pierre est un héros à jamais 
et puis quelque part outre MANCHE,
un destrier de légende, un cheval ailé 
se reconstruit lentement mais surement.
Le PILOTE pleure de joie, de soulagements, de souvenirs : nous sommes le 22 mars 2006 et le ciel est clair sur le pic du Canigou, il y a un grand silence 

ce jour là, "le moteur du TEMPEST vient de s'arrêter"
 
nous a t on raconté

mais schutt...ce n'est pas vrai.....

PS : j'ajoute le lien vers un très beau blog d'une journaliste racontant beaucoup de choses sur P. CLOSTERMANN : 

http://www.veroniquechemla.info/2012/06/pierre-clostermann-1921-2006.html

mardi 19 avril 2022

1939-1940 : le cabriolet DE SOTO d' Antoine de Saint EXUPERY .....roule toujours

 Fin 1939 début 1940, Antoine fut affecté à ORCONTE, il s'y rendit au volant d'une splendide voiture américaine : un gros cabriolet de marque DE SOTO. Bien après la guerre la voiture fut retrouvée, dépoussiérée, conservée, revendue, rénovée..... aujourd'hui elle existe toujours ! et elle roule 

https://www.lemagautoprestige.com/lhommage-depoquauto-a-antoine-de-saint-exupery/8985/

EXTRAIT de FIN 2019 :

L’hommage d’Epoqu’Auto à Antoine de Saint-Exupéry

Lors de sa 41e édition le mois passé, Epoqu’Auto a rendu hommage à Antoine de Saint-Exupéry. Aviateur et écrivain de légende, mais aussi amateur de voitures.

Les constructeurs de renom n’étaient pas seuls à l’honneur le mois passé à Epoqu’Auto. Le salon lyonnais de véhicules anciens a effectivement choisi de rendre hommage à Antoine de Saint-Exupéry. L’aviateur-écrivain né le 29 juin 1900 à Lyon et disparu en vol le 31 juillet 1944, lors d’une mission de guerre.

Pour lui rendre hommage, Epoqu’Auto a bien évidemment mis ses voitures en avant. Enfin sa voiture, une De Soto Cabriolet de 1937. La seule connue de « Saint-Ex » à ce jour. Un véhicule par ailleurs toujours en état de marche aujourd’hui. Et que l’auteur du Petit Prince aimait, paraît-il, pousser pied au plancher…


le N° 78 de la revue ICARE (publié à l'automne 1976) n'oublie pas cette légendaire voiture, en haut de page 40, Antoine y est effectivement en photo.... au volant de la "fougueuse miss" :


Antoine allait et venait au volant de son joli joujou, autour du terrain d'ORCONTE durant l'hivers 39-40


Dans ICARE N°78, les exploits d'Antoine, au volant de la belle DE SOTO, sur les routes verglacées de la région, sont unanimement & élégamment racontées par ses camardes de guerre.

3 exemples, 

en bas de la page 48, François LAUX évoque Saint EX :
Il conduisait sa puissante voiture non loin d'ORCONTE et avait le pieds tellement lourd que, quelque fois, il loupait l'embranchement conduisant au terrain....


bas de la page 65, le général Max GELEE résume un long trajet vers ISTRES en DE SOTO :




et en bas de la page 94, le colonel Henri ALIAS raconte ce jour ou Antoine - très distrait comme souvent - oublia ou il avait garé son joli cabriolet.....et, paniqué, il cru qu'on lui avait volé : que nenni... la miss DE SOTO n'avait pas décollé d'un pouce ! ouf !




La DE SOTO est la seule automobile connue, ayant appartenu à Antoine de Saint EXUPERY. Aujourd'hui, elle est la propriété de Franck BEJAT (région de LYON)

https://www.leprogres.fr/rhone-69-edition-lyon-metropole/2019/11/07/rhone-il-s-est-offert-la-voiture-de-l-auteur-du-petit-prince

EXTRAIT :

Trois voitures en échange

Franck Béjat est aussi un collectionneur. « En 1996, un garagiste de l’Ardèche est venu me parler de cette auto. C’est la seule voiture connue de Saint-Exupéry. À l’époque, j’en avais parlé à la famille, mais ils n’étaient pas intéressés, alors on avait laissé tomber » raconte Franck Béjat.

Quelques années plus tard, la voiture se rappelle à son bon souvenir. Un collectionneur de voitures anciennes de Dommartin l’appelle, il avait la DeSoto. « Je lui ai échangé contre trois voitures : une Delage de 1911, une Ford T de 1927 et une Rolls de 1933. Est-ce que c’était une folie ou une bonne affaire ? Je ne veux pas le savoir. C’est juste la voiture que je voulais », explique le passionné.

Déjà 3 000 km parcourus

L’objet de son désir est donc une DeSoto cabriolet de 1937. Une voiture de moyenne gamme pour son époque, surtout aux USA. Deux places dans l’auto, plus deux places dissimulées dans la malle arrière, plutôt pour des enfants. Un moteur de six cylindres et 160 CV, pour une voiture d’une tonne et six cents kilos. « Elle roule très bien, j’ai fait 3 000 kilomètres depuis que je l’ai. Mais quand je dois parcourir de longues distances, je la mets sur une remorque », explique son propriétaire.

Si Franck Béjat conduit sa DeSoto avec délicatesse, ce n’était pas le cas de son ancien et glorieux propriétaire. « Antoine de Saint-Exupéry aimait la vitesse. Dans le village de Saint-Maurice-de-Rémens, les anciens se souvenaient qu’il traversait les petites routes pied au plancher », raconte-t-il.


Antoine De Saint EXUPERY a tenu ce volant dans ses mains ! rendez vous compte !



 


et puis, dernier clin d'oeuil, dernière petite larme coupable de saint EXUPERY lui même concernant son puissant cabriolet DE SOTO : c'est à lire dans la célèbre lettre d'Antoine adressée au général X (1943 ? 44 ?)

EXTRAIT :

"Ceci est peut-être mélancolique, mais peut-être bien ne l’est-ce pas. C’est sans doute quand j’avais vingt ans que je me trompais. En Octobre 1940, de retour d’Afrique du Nord où le groupe 2 – 33 avait émigré, ma voiture étant remisée exsangue dans quelque garage poussiéreux, j’ai découvert la carriole et le cheval. Par elle l’herbe des chemins. Les moutons et les oliviers. Ces oliviers avaient un autre rôle que celui de battre la mesure derrière les vitres à 130 kms à l’heure. Ils se montraient dans leur rythme vrai qui est de lentement fabriquer des olives. Les moutons n’avaient pas pour fin exclusive de faire tomber la moyenne. Ils redevenaient vivants. Ils faisaient de vraies crottes et fabriquaient de la vraie laine. Et l’herbe aussi avait un sens puisqu’ils la broutaient.

Et je me suis senti revivre dans ce seul coin du monde où la poussière soit parfumée (je suis injuste, elle l’est en Grèce aussi comme en Provence). Et il m’a semblé que, toute ma vie, j’avais été un imbécile…

NDLR : dans le monde, je ne pense pas qu'il y ai voiture plus prestigieuse et plus mystique / mythique que la DE SOTO d'Antoine De Saint EXUPERY